Tous les mardis, une vingtaine de footballeuses de 26 à 55 ans se retrouvent, porte de Clignancourt pour échanger quelques ballons, sans pression.
« Allez les filles, on y retourne ! Fred, place-toi, Célia, tu es polyvalente alors tu vas chercher le ballon et tu tires... » Fin de la pause réglementaire, Mustapha Khaldi, l’entraineur de l’Olympic Montmartre, essaye de remobiliser ses athlètes pour inverser la tendance. 6-1 à la mi-temps face à l’équipe « Les Toufs unis », la remontée s’annonce difficile. Mais là n’est pas l’essentiel pour les footballeuses présentes en cette fraiche soirée d’avril au stade Bertrand Dauvin.
Une équipe de nouvelles converties
Parmi les adhérentes, les passionnées qui sont tombées dedans toutes petites sont minoritaires, et les nouvelles converties dominent. Une bonne partie des adhérentes sont venues au foot par hasard, en suivant une copine de bistrot, une collègue ou une maman de l’école Championnet. Même l’une des institutrices a été recrutée. À l’origine de toute l’histoire, on trouve en effet quelques parents dont les enfants fréquentaient le club situé à côté de la porte de Clignancourt, près du mail Binet.
« Un jour, on a demandé à Mustapha s’il était d’accord pour nous entrainer. Il ne savait pas si on plaisantait au début, mais il a rapidement accepté le défi », raconte Céline, mère de deux garçons et désormais milieu de terrain. « Au départ, les dirigeants n’ont pas trop cru à cette équipe de seniors femmes qui s’est créée un peu par hasard », complète leur entraineur, qui fait aussi partie de l’équipe des vétérans hommes de l’Olympic Montmartre (l’association sportive compte au total 252 licenciés). Dix-huit mois plus tard, l’équipe féminine aux maillots blancs et verts est toujours au rendez-vous, et s’est même largement étoffée, atteignant les 29 licenciées.
Photo : Pascaline Lemoigne