Avec dix petits films conçus et réalisés par des jeunes des 18e et 19e, l’association reçoit le prix de la prévention de la délinquance, décerné par le Forum français pour la sécurité urbaine.
« C’est une fierté et une reconnaissance pour nos jeunes, ce prix, dans la catégorie »Prévention de la radicalisation violente« , déclare Jérôme Disle, le directeur d’Espoir 18. L’association travaille avec des jeunes de 16 à 25 ans dans les quartiers prioritaires des 18e et 19e, pour les rendre acteurs de leur cité. »C’est le propre de l’adolescence de se radicaliser contre l’injustice, de croire en sa chance, de se bagarrer, de s’émanciper. Mais nous luttons contre la violence qui empêche de réfléchir aux valeurs du vivre ensemble, même si ce terme est galvaudé..."
Pédagogie adaptée
Pour l’association qui accueille plus de 2.000 jeunes au long de l’année, ce travail a commencé bien avant l’attentat contre Charlie Hebdo. Les théories du complot existaient déjà, mais les propos et attitudes se sont radicalisés après les attentats de 2015. « Notre travail au quotidien sur le terrain avec les jeunes pour les aider à s’orienter, développer leur esprit cri.tique, c’est déjà une lutte contre la radicalisation. Mais si l’on veut vraiment la prévenir, il faut aller beaucoup plus loin », explique Jérôme Disle. « Il faut oser parler de religion, de radicalisation politique, donner davantage la parole aux jeunes... »
Les salariés et bénévoles se sont formés auprès des experts du FFSU, du Centre international pour la prévention de la criminalité (CIPC) entre autres, pour comprendre les mécanismes de la radicalisation et leur parade. Ils se sont servis du théâtre et du cinéma dans leur pédagogie.