La loi Blanquer est fortement contestée dans le 18e et plus généralement dans les arrondissements de l’est parisien. Clignancourt, Pajol, Torcy, Cavé, Guadeloupe, Oran, Saint-Luc, Charles Hermite, Duployé, Ferdinand Flocon, Belliard, Poissonniers, Vauvenargues, pour ne citer que ces écoles, sont vent debout contre la loi Blanquer.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, les parents, leurs enfants et les enseignants de plusieurs écoles se sont déjà retrouvés deux fois devant la mairie dans une ambiance festive avec force chansons, banderoles et slogans, pour protester contre le projet de loi « Pour une école de la confiance » porté par le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
« L’idée de la mobilisation, c’est de faire sauter la loi » adoptée en première lecture à l’Assemblée le 19 février et avant son passage au Sénat le 13 mai. C’est le mot d’ordre qui circule parmi les enseignants du primaire et les parents qui ont commencé à se mobiliser voici quelques semaines car ce projet de loi inspire tout, sauf leur confiance.
Plusieurs articles du texte cristallisent leur colère. Tout d’abord, le premier, qui appelle « les personnels, [à] une exemplarité dans l’exercice de leur fonction ». Les enseignants craignent un renforcement de leur devoir de réserve et que leurs « espaces d’expression personnelle soient plus limités, plus contrôlés sur les réseaux sociaux ». Avec potentiellement blâme et sanctions à l’appui s’ils se permettent d’évoquer des problèmes de manque d’effectifs ou de violence à l’école.
Touche pas à mon dirlo !
La création des établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF), « mastodontes » qui regrouperont plusieurs écoles autour d’un collège, est l’un des autres points d’achoppement. Créés pour « assurer un continuum au service de l’élève » (dixit Jean-Michel Blanquer), annoncent-ils la disparition des directeurs d’école ?...
Photo : Pascaline Lemoigne