A l’initiative du diocèse de Paris, les locaux de l’école du Sacré-Cœur sont devenus, sur trois étages, un centre de ressources consacré à l’accueil des migrants.
« Bakhita est le nom d’une esclave soudanaise devenue religieuse. Elle est le symbole de la résilience » , explique Isabelle Cauchois, la directrice du nouveau centre d’accueil des personnes exilées qu’ouvre le diocèse de Paris dans notre arrondissement et qui a été inauguré le 25 septembre. Familière des milieux associatifs catholiques et multi-culturels où elle a travaillé de nombreuses années, Isabelle Cauchois incarne un catholicisme qui souhaite revenir aux fondamentaux, basé sur « la rencontre où la fraternité peut se vivre ». Le projet se donne également comme objectif de mobiliser les paroisses moins actives. Le chantier a été réalisé par les compagnons de l’OACAS* Bâtiment, un atelier solidaire qui permet à des hommes ayant connu la rue de se ré-insérer à travers des chantiers de rénovation, encadrés par des professionnels.
Formation, culture et intégration
Le lieu, qui se veut une plateforme complémentaire au service des acteurs impliqués auprès des personnes migrantes, souhaite assumer plusieurs missions essentielles à ses yeux : soutenir et fédérer les partenaires locaux et proposer un accompagnement, sous forme d’accueil, de formation aux migrants et/ou aux réfugiés, pour développer leurs compétences et aider à leur insertion, un accueil inconditionnel des personnes, tant sur le plan religieux que politique. Le projet, en réflexion depuis plusieurs années, s’est construit en collectif, mêlant l’expertise des réseaux catholiques (paroisses, congrégations...), des associations, des bénévoles et des migrants eux-mêmes.
Outre un renforcement en français et des formations en cuisine, en fabrication et en réparation (menuiserie, mécanique …), il propose des formes originales de projets d’intégration qui seront ouverts aux habitants du quartier. L’Armée du Salut, partenaire du projet et experte sur le sujet, animera une cuisine pédagogique et une cuisine ouverte. Une crèche, gérée par les Apprentis d’Auteuil, accueillera douze berceaux dont la moitié dédiés aux habitants. Une halte-garderie est organisée pour les femmes qui viennent prendre des cours. La dimension culturelle de l’accueil est aussi très présente : une salle de convivialité permettra un projet d’orchestre mixte (migrants et Franciliens bénévoles) en cours de recrutement, dirigé par Pierre-Alexis Touzeau, un jeune chef plein d’énergie. On y trouvera aussi un espace de remise en forme, un atelier couture piloté par l’association Aux captifs la libération qui s’y est installée depuis son départ du Dorothy (café-atelier associatif dans le 20e). Un projet à suivre…
Photo : Thierry Nectoux