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janvier 2022 / Évangile-Charles Hermite

On répare et ça repart

par Florianne Finet

Porte de la Chapelle, le groupe d’électroménager SEB a ouvert l’an dernier un espace de réparation et une boutique pour vendre à petits prix du petit électroménager remis en état.
Un atelier qui permet aussi d’aider à l’insertion dans l’emploi.

Grille-pain, cocotte-minute et yaourtière d’un côté, fer à repasser et centrale vapeur de l’autre. La gamme est certes plus limitée que dans les grandes enseignes d’électroménager, mais l’assurance de faire une bonne affaire est bien là. Bienvenue dans le nouveau magasin de produits reconditionnés du groupe SEB, baptisé RépareSeb. Ouvert en janvier dernier, entre deux confinements, il propose les principaux appareils électroménagers des 30 marques de l’entreprise, à prix cassés (40 % de réduction sur le neuf en moyenne).

Produits quasi-neufs

À l’origine, il s’agit de produits renvoyés par les clients insatisfaits (l’échange est gratuit en cas de panne dans les quinze jours suivant l’achat). Ceux-ci sont testés et réparés si nécessaire dans l’atelier contigu à la boutique, au lieu de finir dans une filière de recyclage. « Une majorité de ces produits est en très bon état et n’est pas en panne. Les problèmes remontés par les clients découlent souvent d’une mauvaise utilisation de la machine  », relève Eric Nyari, responsable de la production. Une partie des appareils, parfois quasi-neufs, est envoyée dans des magasins Boulanger qui disposent d’un rayon d’occasion

Plus de 700 colis débarquent chaque mois porte de La Chapelle en provenance de toute la France. Des particuliers apportent aussi leur petit électroménager défectueux pour réparation sur place. L’atelier est en effet un des deux seuls réparateurs agréés du groupe SEB dans la capitale (le second étant, fruit du hasard, également situé dans le 18e, rue Caulaincourt). Et il reçoit aussi les produits en panne envoyés par certains magasins Boulanger qui ne disposent pas de service après-vente. En tête de liste, les machines à café Nespresso/Krups, les cocottes-minute ou encore les aspirateurs. « Nous n’avons pas de problèmes pour trouver les pièces détachées car SEB s’est engagé à les fournir 15 ans après la vente du produit, souligne le responsable de la production. Il y a très peu d’appareils que nous ne réussissons pas à réparer.  »

Insérer et former

Particularité du projet, qui lui a valu d’obtenir un soutien marqué de la Ville de Paris, l’accueil de salariés en insertion. Sur la quinzaine d’employés, dix sont dans cette situation, dont trois femmes. Et six autres devraient arriver dans l’année. C’est le groupe Ares (Association pour la réinsertion économique et sociale), l’un des principaux acteurs de l’insertion en Île-de-France et co-propriétaire de l’entreprise RépareSeb, qui s’occupe de l’accompagnement vers l’emploi de ces salariés.

« Là, le problème c’est le clips qui est cassé. Ce n’est pas grand-chose, il faut changer la coque », explique Vassouaré, installé sur l’un des dix postes de travail de l’atelier, en train de démonter un aspirateur à main avec un tournevis. Formé sur le tas depuis son arrivée chez RépareSeb, il y a six mois, il a signé un CDD de deux ans, à raison de 35 heures par semaine payé au Smic. Son collègue Fiodor, qui travaillait auparavant chez Carton plein, s’attaque également à un aspirateur, mais le défaut vient cette fois de la carte électronique.

Trois salariés ont déjà été formés pour obtenir une habilitation en électricité, et les autres devraient l’être d’ici la fin de l’année. Une compétence précieuse pour la suite de leur parcours professionnel. En moyenne, deux tiers des personnes éloignées de l’emploi recrutées dans le groupe Ares entament une formation ou trouvent en emploi après leur CDD, selon Olivier Leduc, directeur de RépareSeb. « Le métier de technicien-réparateur est en tension, donc nos salariés devraient pouvoir se réinsérer facilement », met-il en avant. « D’ici quelques années, nous aimerions proposer une validation des acquis de l’expérience avec un organisme de formation comme le réseau Ducretet. »

Autre initiative lancée par le groupe SEB, la location d’appareils culinaires pour les particuliers, comme alternative ou test avant achat. Un appareil à raclette ou une plancha pour une soirée ou un robot multifonctions sont par exemple proposés sur le site eurecook.fr et peuvent être récupérés rue de La Chapelle.

A l’étage, le lieu accueille aussi une jeune pousse de l’économie circulaire, Noww, qui propose des emballages consignés et réutilisables pour les supermarchés et les traiteurs, afin de créer un écosystème autour de l’écologie et du social. Et il reste de l’espace, avis aux entrepreneurs intéressés ! •

Photo : Jean-Claude N’Diaye

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