Le mythique groupe british se reforme, ou presque, sur les planches montmartroises comme si John Lennon n’était pas mort.
C’est un scénario qui ne peut qu’enchanter les fans des Beatles. Juste avant l’assassinat de John Lennon, Paul McCartney se rend à New York. John Lennon a reconstruit sa vie avec Yoko. Le premier veut convaincre le second de reconstituer leurs autres groupes dissous dans les années 1970 avec les deux autres comparses, Georges Harrison et Ringo Starr. Pendant plus de quatre-vingts minutes, nous assistons à la rencontre imaginaire entre les deux légendes du groupe mythique de Liverpool ponctuée de plusieurs morceaux interprétés par les acteurs. L’échange passe allègrement de la complicité à la rivalité, de la tendresse à l’agressivité et c’est l’occasion de revenir (avec des projections d’images d’époque) sur la constitution de ce groupe et de sa notoriété invraisemblable construites sur une décennie.
Duel ou duo ?
Au fil des minutes, on comprend la difficulté de ces deux personnalités aux tempéraments si contrastés de se comprendre : Lennon apparaît tout en pudeur et en questionnement, ayant mis entre parenthèse sa carrière pour vivre son idylle ; McCartney, au contraire tout en boulimie, n’a pas mis en sommeil son envie de conquérir le monde. Mais peu à peu, ces deux monstres sacrés se rapprochent, sortent de leur image pour faire parler leurs émotions. Abandonnant les ressorts de la concurrence, ils se disent chacun à leur façon que l’un n’aurait jamais été ce qu’il a été sans l’autre.
Cette pièce écrite par Germain Récamier et mise en scène par Camille Broquet ravira évidemment les inconditionnels des Beatles, mais plaira également à ceux qui aiment les affrontements entre des personnalités attachantes. Pour parfaire le tableau, les deux comédiens qui jouent Lennon (Zuriel de Pesloüan) et McCartney (Régis Lioti) ont comme un air de ressemblance. •