Des projets couvrant l’ensemble de la population vont impliquer les professionnels libéraux, les établissements de santé et les associations dans un travail en réseau.
Ambiance conviviale et fort rassurante à la salle Saint-Bruno, malgré ces temps de coronavirus ! Plus de 70 professionnels de santé étaient réunis le 5 mars, pour la première assemblée générale de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du 18e. De quoi s’agit-il ? L’objectif principal est une meilleure organisation des parcours des patients d’un territoire donné, sur la base d’un projet de santé, tout en facilitant le travail des praticiens et acteurs sociaux et médico-sociaux.
Les CPTS sont issues de la loi santé du 26 janvier 2016, dans le but de structurer les soins de ville. L’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) qui met en place la CPTS du 18e a été signé le 20 décembre 2019 entre l’ARS, la CPAM et l’association créée en 2017 entre les professionnels de santé. Actuellement, elle regroupe 55 adhérents : médecins généralistes, infirmiers, pharmaciens, kinésithérapeutes, assistantes sociales, radiologues, cardiologues, dentistes, orthophonistes, psychomotricien/art thérapeute, professionnels médico-sociaux.
Des actions ciblées
« Les projets doivent s’articuler autour d’une logique territoriale » précise Agnès Gianotti, médecin généraliste à la Goutte d’Or et présidente de la CPTS, « mais son périmètre n’est pas figé, il pourra être modifié selon les besoins ».
Des actions en direction des personnes âgées (télémédecine, visite à domicile, couverture vaccinale anti-grippe) seront coordonnées avec la Maison des aînés et des aidants (MAA) de Bretonneau. La maison de santé Epinettes-Grandes Carrières située à Bichat et celle ouverte tout récemment rue Marcadet (voir encadré) participent à ce projet. A l’ordre du jour en ce moment, les mesures relatives aux risques graves du coronavirus pour ce public fragile.
Les autres projets validés concernent la santé des femmes, notamment celles en situation précaire (dépistages, lutte contre les IST) ainsi que l’accès aux soins, en particulier par la mise en place d’un pool de médecins remplaçants.
Porteuses de la parole des patients et toujours impliquées, des associations agissant dans le domaine de la santé, participent à cette coordination : URACA, AUSSI, AMSAV, etc. Le fonctionnement de la CPTS est assuré par un financement de 100 000 € en année pleine. Des budgets spécifiques seront attribués aux projets en fonction de leur intérêt.
Afin d’opérer un maillage territorial national, le plan « Ma santé 2022 » prévoit d’accélérer le développement des CPTS, pour passer de 200 en 2018 à 1 000 en juillet 2021. •
Une nouvelle maison de santé
Ouverte début mars, la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) Mathagon réunit six médecins généralistes et trois infirmières. Elle proposera les services d’une assistante sociale à tiers-temps. A terme, elle intègrera deux autres médecins généralistes et une sage-femme et des vacations de médecine spécialisée seront mises en place. La MSP prévoit des visites à domicile pour les patients en perte d’autonomie, des actions autour des difficultés liées à la grossesse et la périnatalité, la coordination des soins pour les patients atteints du VIH, asthmatiques ou diabétiques. La MSP a aussi pour objectif un accompagnement social renforcé et de proximité.
Maison de santé Mathagon, 75 rue Marcadet, métro Marcadet-Poissonniers, 01 88 40 24 50.