janvier 2023 / La vie du 18e
Entraide scolaire amicale : une réussite à soutenir [Article complet]
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Les élèves en précarité ont plus que jamais besoin de soutien scolaire. L’antenne de l’ESA du 18e, qui fête ses cinquante ans, a déjà permis d’accompagner quelque 70 élèves.
« Je ne comprenais rien à l’école, et surtout, j’étais toute seule, car j’avais du mal à communiquer avec les autres élèves. Grâce à Gérard, je me sens plus à l’aise, j’ai plus confiance en moi à l’école, et surtout, je vais passer mon bac cette année », s’exclame Yasmine dans un français quasi parfait. Cette lycéenne de 19 ans a commencé à être suivie par Entraide scolaire amicale en 2018, sur le conseil de l’assistante sociale de la Mairie du 18e. Arrivée en France un an auparavant, elle parlait le français avec beaucoup de difficultés. Gérard, c’est le bénévole qui accompagne l’étudiante marocaine depuis 2018. Retraité du service public, il souhaite « redonner tout ce que l’Education nationale lui a donné. »
Entraide scolaire amicale est née il y a cinquante ans. L’association se présente comme un prolongement de l’école qui fait le lien avec le monde enseignant, l’élève et sa famille. Outre l’accompagnement scolaire auprès des enfants issus de familles socialement défavorisées, son objectif est de redonner confiance à ces élèves pour éviter le décrochage scolaire. Alertée par des associations d’aide à l’enfance, des psychologues ou des assistants de service sociale, l’ESA prend contact avec les familles pour proposer son aide tout au long de l’année scolaire au domicile de l’enfant.
En quête de bénévoles
Lorsqu’on lui demande ce qui fait un bon bénévole, Gérard, qui est aussi co-responsable de l’antenne du 18e, parle avant tout de la relation qui lie le bénévole à l’élève, « un lien familial, affectif ». Yasmine décrit l’ESA avec les mêmes mots : « L’association m’a apporté beaucoup de choses, et ma relation avec Gérard, c’est plus que du soutien scolaire, il me considère comme sa petite fille. »
Et quand on sait que précarité et réussite scolaire sont directement corrélées, la détection et la prise en charge des enfants concernés s’avèrent capitales. Selon l’INSEE, en 2020, 35 % des élèves issus de milieux défavorisés avaient un niveau de compréhension de l’écrit insuffisant, contre 7 % pour ceux de milieux favorisés. Ces inégalités influent même sur les ambitions des bons éléments puisqu’en moyenne, 20 % des bons élèves ne se projetaient pas dans les études supérieures quand ils étaient issus de milieux défavorisés, contre 7 % parmi ceux issus de milieux favorisés.
Cette relation nécessite un engagement sur la durée de la part des bénévoles et l’objectif semble compliqué à atteindre puisqu’aujourd’hui, l’association - présente dans 11 régions de France - peine à recruter. « Nous recherchons des gens qui souhaitent contribuer à l’égalité des chances. Il n’y a pas de critère de diplôme, nous avons besoin de personnes qui peuvent s’engager sur une année scolaire », précise Gérard. En 2022, l’association qui propose aussi des sorties culturelles au théâtre, au cinéma ou au musée, a accompagné plus de 70 familles dans le 18e. •
Pour devenir bénévole, rendez-vous sur http://www.entraidescolaireamicale.org/, à la Mairie du 18e ou encore sur la plateforme « je veux aider.gouv »./