Jeudi 15 décembre, à l’initiative du collectif 18e en lutte, se tenaient les premières rencontres antiracistes et solidaires du 18e à la salle Saint-Bruno. Près d’une centaine d’habitants et militants de l’arrondissement ont répondu présents.
Face à l’imminence du nouveau projet de loi immigration, et avec la volonté de mobiliser pour la manifestation antiraciste du 18 décembre, plusieurs associations avaient décidé de joindre leurs forces pour répondre collectivement aux exigences de la situation. Les prises de parole ont commencé avec une délégation des occupants du campement de La Chapelle, venus exprimer leurs besoins et revendications - campement évacué depuis. Une présentation de ce que l’on sait de la loi « asile et immigration » qui doit être présentée en conseil des ministres en janvier, a suivi.
Ce texte, dont le contenu n’a à ce jour pas été divulgué, contiendra des mesures déjà annoncées dans la presse dont le but est de renforcer l’exécution des obligations de quitter le territoire et autres expulsions, de réformer l’asile et la gestion du contentieux des étrangers. Il est envisagé d’y intégrer le « recours à la coercition pour le relevé des empreintes digitales et la prise de photographie des étrangers en séjour irrégulier » contrôlés aux frontières, ou encore de réintroduire une mesure de la loi séparatisme censurée par le Conseil constitutionnel en 2021, qui rendrait « possible le refus, le retrait ou le non renouvellement de certains titres de séjour » en cas de non respect des « principes de la République ». Des notions dont le flou a de quoi inquiéter. Certains orateurs de la soirée perçoivent la proposition de loi comme une « offensive raciste » émanant du gouvernement et un texte « qui compte rendre la vie impossible aux migrants et à leurs soutiens, et conditionnera l’accueil en France et l’accès aux droits aux besoins du patronat ».
Une liste de soutien d’urgence et un rendez-vous à suivre
Une douzaine d’intervenants se sont succédé ensuite au micro tout au long des deux heures d’échanges : 18e en lutte, P’tits Déj Solidaires, Militant·e·s pour l’interdiction des frontières (MIF), permanence sans-papiers de l’UL CGT du 18e, Réseaux éducation sans frontières (RESF), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Collectif sans-papiers 75 (CSP75), Nous-Toutes Paris-Nord-Ouest et Féministes révolutionnaires (dans le cadre de l’AG féministe Paris-Banlieue pour la grève du 8 mars), Capoeira Viola, Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), ainsi que la Marche des solidarités.
Les échanges se sont poursuivis avec l’ensemble des participants et ont abouti au renforcement des liens avec les occupants du campement de La Chapelle via la mise en place d’une liste de soutien d’urgence, et à un cortège commun pour la manifestation du 18 décembre. Un rendez-vous qui en appelle d’autres, à commencer par une assemblée locale le 9 janvier pour décider des suites à construire sur notre quartier.