Montmartre, la Goutte d’Or, Pigalle, les quartiers du 18e ont inspiré de nombreux peintres, cinéastes, auteurs-compositeurs mais aussi des écrivains. Et puisqu’ils se racontent ici et là parmi les lignes des auteurs de diverses époques, Le 18e du mois a décidé de vous proposer une nouvelle rubrique : la balade littéraire. Régulièrement, un texte extrait d’une œuvre, connue ou non, sera ici décliné en un parcours photographique.
Louis Bastide remontait la rue Clignancourt depuis le carrefour Ordener sans cesser de courir avec son cerceau. La pente est très dure. Les chevaux sont obligés de se mettre au pas ; et ils tirent par saccades, de toute l’encolure, en faisant des étincelles sur le pavé. Un jour le petit Louis était là, quand une voiture de pompiers traînée par une bête magnifique arriva au galop et attaqua la pente. Après quelques mètres de montée, elle se mit au pas comme les autres. Il est donc très difficile de conduire un cerceau sur une côte pareille. Il faut beaucoup de résolution et d’élan quand on commence ; ensuite la volonté de ne pas faiblir, de ne pas écouter sa fatigue, sans parler d’une grande habileté à manier le bâton.
Louis Bastide, en sortant de l’école, (...)
Photo : Thierry Nectoux