Juste avant Noël et alors que Paris subissait des températures négatives, les exilés qui cherchaient refuge sous le métro aérien ont été déplacés vers des hébergements temporaires.
Le campement situé sous le métro au pied de la station Stalingrad (lire notre numéro 310) a enfin été évacué. Le 16 décembre, 771 personnes ont été mises à l’abri, parmi lesquelles des femmes et des enfants, en majorité des Afghans. La situation humanitaire y était devenue désastreuse, plusieurs centaines de personnes survivant dans un froid glacial, dans des conditions sanitaires fortement dégradées, propices aux épidémies. Depuis le début du mois de décembre, les feux allumés par les migrants pour résister au froid représentaient un danger permanent. Les élus locaux demandaient depuis plusieurs semaines une mise à l’abri.
Que la préfecture ait pu laisser la situation se dégrader à ce point, avant de se résoudre à une mise à l’abri que tous savaient inévitable, interroge, tant sur le but recherché que sur le peu de cas fait des quartiers concernés. Selon les associations présentes sur ces campements, telles que Utopia 56, l’objectif serait de rendre les conditions d’accueil les plus inhumaines possibles, dans le but de décourager la venue de ces personnes en France.
Vers un nouveau centre d’accueil ?
A la suite de l’évacuation, Anne Hidalgo, la maire de Paris, a annoncé avoir proposé à l’Etat de réunir associations et riverains, pour réfléchir à un dispositif d’accueil temporaire qui serait situé sur le site de la promenade urbaine, sous le métro aérien. Recréer un tel centre semble en effet la seule solution pour faire face à la recrudescence des arrivées dans la capitale, créer les conditions d’un accueil digne des primo-arrivants et faciliter une orientation vers des dispositifs adaptés. La Mairie appelle depuis longtemps à la réouverture d’un tel lieu, tandis que l’État s’y est jusqu’ici opposé. Pour autant, l’idée d’installer dans un quartier déjà très éprouvé par ces campements récurrents surprend. L’exposition au bruit et à la circulation pourrait également ne pas être propice aux conditions de calme requises pour le bon fonctionnement d’un centre de ce type. Plusieurs associations de riverains ont déjà exprimé leur opposition à cette idée. Rendez-vous le 12 janvier, pour en savoir plus sur ce projet.