Créé en 1940, l’Ultimate Frisbee s’est peu à peu développé en France jusqu’à atteindre 5 000 licenciés en 2022. Révolution’air, implanté porte de Clignancourt, est l’un des clubs leaders en France.
L’Ultimate Frisbee ou Ultimate est un sport dont les règles se situent entre le football, le rugby et le basket avec l’utilisation d’un disque frisbee qui remplace le ballon traditionnel. Le principe est de passer le disque à son coéquipier et d’atteindre le but.
Cette activité a été inventée dans les années 1940 par des étudiants américains qui se régalaient, lors de leur déjeuner, de tartes proposées sur des plats de la marque Frisbie Pie Company. Prenant plaisir à déguster ces tartes, ils en prenaient aussi à s’envoyer les plats, dont l’aisance à voler les amusait. Le nom frisbee n’est cependant pas resté car l’entreprise en a interdit l’utilisation. La pratique est donc devenue Ultimate (ultime en français) pour son côté physique et esthétique.
Le sport se joue à 7 contre 7 en extérieur et 5 contre 5 en intérieur et sur le sable. Il existe trois catégories : mixte, féminine et open. La catégorie mixte devant respecter une parité femmes-hommes tandis que l’open peut être composé selon le choix du club.
Règle originale, vis à vis des autres sports collectifs : les contacts sont interdits. Le jeu se veut donc absolument non violent et non basé sur un rapport de force. Les passes, elles, se font en arrière ou en avant, contrairement au rugby par exemple où l’on ne peut passer le ballon que vers l’arrière. Lorsqu’un joueur attrape l’ultimate, il doit le relancer sans bouger – comme au basket – en dix secondes maximum ; le joueur (adverse) à sa proximité (« le défenseur ») décompte à haute voix le temps qui reste pour envoyer le disque. Et ici, pas d’arbitre, ce sont les joueurs eux-mêmes qui s’auto-arbitrent.
Des valeurs qui font le poids
Peu connu du grand public, et d’une approche un peu élitiste, l’Ultimate était souvent rapporté aux jeunes « blancs éduqués » qui se lancent le frisbee sur la plage pendant leurs vacances estivales. Ce jeu est pourtant une discipline sportive qui prône des valeurs autour du collectif, de la mixité. Le milieu s’affiche pro-LGBT et anti-raciste. Ces valeurs sont tout particulièrement importantes au sein du club Révolution’air. Créé en 2000, il compte 110 adhérents à l’association, tous joueurs actifs et pour la majorité habitants du 18e arrondissement. L’une des joueuses, Anna Bergamaschi, a même été sélectionnée cette année dans l’équipe féminine de France au championnat du monde en Pologne. La France est arrivée en demi-finale contre les Etats-Unis ! Cheikh Fall Ndiaye, co-responsable du club, qui soutient son club dans la participation aux tournois, regrette cependant qu’il n’y ait « aucune femme en équipe nationale Open », la tendance étant de privilégier le gabarit masculin. Ce sport, en pleine évolution, a été reconnu par le comité des Jeux Olympiques, sans être accepté dans les disciplines officielles des JO de 2028 à Los Angeles. Espérons qu’il le sera pour celles de 2032. •
Photo : Dominique Duguay