Lieu de mémoire et d’action, acteur clé dans la vie sociale et associative du quartier, l’institution est menacée.
Située rue Marcadet, La Maison Verte fait partie du patrimoine du 18e arrondissement depuis 1871, aussi bien par son architecture, son histoire que par son action sur le terrain. Antenne de la Mission populaire protestante fondée par le pasteur Robert Mac All peu après la Commune de Paris, elle se déploie sur deux lieux : le temple, dessiné par des élèves de Le Corbusier où, outre les offices le dimanche, se déroulent habituellement de nombreuses activités culturelles ; et les bureaux, qui accueillent l’administration et les actions menées en direction des personnes en grande précarité.
Actions de solidarité
La vocation de La Maison Verte est en effet la solidarité sociale et culturelle et elle se déploie principalement sur l’accueil social : domiciliation postale pour les personnes sans-abri, hébergement d’urgence des mineurs isolés, ateliers d’alphabétisation, vestiaire, boutique solidaire gratuite - l’une des trois seules ouvertes dans Paris -, mais aussi accompagnement scolaire, moments culturels inclusifs et braderie solidaire. Pour mener à bien son fonctionnement, elle dépend de financeurs, comme la CAF, mais aussi des activités pour lesquelles elle met à disposition ses locaux dans le temple.
Difficultés dues à la pandémie
Depuis le début de la pandémie, toutes les activités culturelles sont au point mort : ateliers sportifs, de théâtre ou musicaux, concerts, soirées cinéma qui rapportaient des sommes substantielles ont été annulées et la Maison Verte se retrouve avec un tiers de ses ressources en moins. Elle fait face à un déficit que sa tutelle, la Mission populaire protestante, met en cause, en lui demandant un dépôt de bilan. Cette même tutelle est propriétaire des locaux et a indexé les loyers sur le prix du marché, augmentant les charges de l’association Les Amis de la Maison Verte, qui gère le lieu et ses employés. Cette dernière, que préside Bruno Ehrmann, propose une alternative pour la négociation, basée sur un projet social renforcé sur trois ans : tutorat professionnel des femmes inscrites en CAP petite enfance, ateliers d’éducation à l’alimentation pour les familles, renforcement des rencontres intergénérationnelles et inter-religieuses, cours de français à visée professionnelle... Ces activités, subventionnées, ajoutées à la reprise des activités culturelles, permettraient de trouver des ressources supplémentaires tout en enrichissant l’offre sociale de la structure.
A la recherche de financements
Rendez-vous est pris à la rentrée avec la Mission populaire protestante pour présenter ce projet et trouver d’éventuels financement qui permettraient à cette fraternité de poursuivre et d’enrichir son action. Néanmoins, pour le moment, de nombreuses incertitudes planent sur l’avenir de La Maison Verte.
Photo : Jean-Claude N’Diaye