Juillet-août 2022 / La vie du 18e
Mobilisation générale pour le maintien de six psychologues scolaires
Le projet de transfert d’un professionnel d’aide et de soutien aux enfants a déclenché une levée de boucliers au sein des écoles concernées.
Trop de psychologues pour les enfants des écoles maternelles et élémentaires du 18e ? Les parents, enseignants et professionnels concernés ne sont pas de cet avis et se sont mobilisés pour empêcher la mutation d’un psy dans le 19e, sous prétexte « d’équité » selon le rectorat. Une pétition avait déjà réuni plus de 500 signatures, pour la plupart de parents et le 21 juin un rassemblement, parti de l’école Doudeauville a investi (bruyamment !) la cour du 75 rue Marcadet, siège de la section d’inspection académique 18B. « Il n’est pas question de “rivalité” entre arrondissements, précise Elisabeth Kutas, professeure à l’école Richomme et secrétaire départementale du SNUIpp-FSU Paris, mais d’avoir les moyens humains correspondant aux besoins réels. » Pour Marie Maire, psychologue polyvalente Goutte d’Or, Houdon, Orsel, « six psys, c’est déjà juste, si nous descendons à cinq, nous aurions chacun en charge 190 enfants au lieu de 160 ! »
Tenir compte des besoins
Or, la situation de nombreux enfants nécessite une attention particulière alors que le rectorat ne prend en compte que les quotas. Dans sa réponse à Danièle Obono, députée du 18e qui lui a adressé en avril un courrier soutenant les revendications du collectif, il justifiait sa décision par la baisse des effectifs. Il précisait : « Avec un quatrième poste de psychologue (NDLR : la circonscription du 19e concernée) bénéficierait d’un ratio d’un psychologue pour 1 773 élèves alors que les circonscriptions du 18e compteraient un psychologue pour 1 497 élèves dans la 18A, un pour 1 039 dans la 18B et un pour 1 124 dans la 18C. » Et de conclure : « avec 17 postes, le 18e demeure le mieux doté de toute l’académie. »
Médiation indispensable
« Tous les enfants peuvent avoir besoin d’un psy, insiste Catherine Deutsch, déléguée des parents de la maternelle Emile Duployé, c’est une médiation très précieuse qui permet à l’enfant de parler plus facilement qu’à ses parents ou à l’enseignant. » Pour psychologues, enseignants et parents, l’Education nationale ne prend pas en compte les problèmes liés au Covid ni les suites actuelles qui demandent un accompagnement renforcé auprès des familles et des enseignants. « Même si on sent un petit sursaut depuis un mois », se rassurent Marie et Catherine. Les parents d’élèves ont occupé durant plusieurs jours les bureaux de la direction des écoles Doudeauville et Marx Dormoy.
Après la mobilisation du 21 juin, le rectorat a reçu une délégation le 27 juin et annoncé que la 18B conservait son sixième psychologue. Sans qu’une solution soit avancée pour le 19e. •
Photo : Thierry Nectoux