Enjeu majeur de la lutte contre le réchauffement climatique, la rénovation énergétique des immeubles est primordiale dans le 18e où 94 % des bâtiments ont été construits avant les Trente glorieuses, soit avant toute réglementation thermique. A l’heure actuelle, au moins quarante copropriétés sont engagées dans une démarche de rénovation.
Dans la plupart des cas, l’initiative vient des copropriétaires, via le syndic ou les conseils syndicaux, souvent à cause d’une lourde consommation de chauffage entraînant une forte augmentation de la facture. Ils ont généralement eu connaissance des aides financières pouvant être accordées. Parfois, c’est un projet de ravalement qui interroge sur l’occasion de le compléter par des travaux d’isolation extérieure. « Nous avons entre quatre et huit inscriptions par mois, précise Thomas Renaudin, conseiller accompagnement pour le 18e à l’Agence parisienne du climat (APC), même si la décision de faire les travaux n’est pas actée ». Ensuite, il faut mobiliser la copropriété, expliquer le projet, faire des réunions d’information, des visites et préciser que le processus dure de 24 à 48 mois, la plupart des décisions devant être validées en assemblée générale. Il y a une prise de conscience, depuis la loi climat et résilience (voir encadré) que des travaux sont indispensables, notamment dans les nombreux immeubles des années 70. « La rénovation peut parfois les embellir, par exemple lorsqu’on remplace d’anciens enduits par des parements pierre et qu’on change le style des garde-corps », insiste le conseiller. Pour les bâtiments post-haussmanniens en pierre de taille, il faut souvent se contenter d’interventions sur les cours et les murs pignons car il est impossible de modifier les façades sur rue.
Une démarche globale et encadrée
La première étape est le diagnostic technique global (DTG, voir encadré) qui peut être demandé directement à un architecte, un bureau d’études ou en s’adressant à l’Agence, via la plateforme CoachCopro. Une liste exhaustive des travaux sera établie et elle devra être soumise à l’assemblée générale des copropriétaires. Si le vote majoritaire est négatif, une nouvelle période de discussions et réunions s’ouvrira, afin de faire quand même avancer le dossier. En revanche, si l’AG est d’accord, une nouvelle phase commence pour la recherche de financements, individuelle ou collective (ce qui peut s’avérer compliqué, lire notre n° 286). Les travaux ne peuvent commencer que si tous les fonds ont été recueillis et cette période peut prendre quelques mois... Ensuite, selon l’ampleur de la rénovation, un délai de 18 à 24 mois sera nécessaire pour la mener à bien.
L’intervention principale concerne le changement de mode de chauffage, notamment le passage du fioul au gaz avec une chaudière à condensation ou mieux encore, à granulés de bois. Une pompe à chaleur peut être installée s’il existe une cour ou un jardin, des panneaux solaires peuvent prendre place sur un toit-terrasse, notamment pour fournir l’eau chaude.
« Pilier de la rénovation énergétique » selon Thomas Renaudin, la ventilation des logements doit aussi être revue. Souvent inadaptées, les grilles ne permettent ni de lutter contre l’humidité ni de faire des économies de chauffage : elles sont remplacées par une ventilation motorisée contrôlée et il est parfois possible de la rendre collective, grâce à la mise en place de nouveaux conduits.
Après la fin des travaux, l’APC continue à accompagner les propriétaires pour les sensibiliser aux éco-gestes, grâce à des ateliers, des réunions de formation.
Cet automne, un événement organisé avec la Mairie invitera le public à visiter certaines des copropriétés rénovées. •
Photo : APC