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février 2021 / Sorties de crise incertaines

Vaccins : ni les flacons, ni l’ivresse

par Annie Katz

Tous les acteurs de santé et leurs partenaires sont mobilisés pour accueillir les personnes souhaitant se faire vacciner contre le coronavirus. Il ne manque plus que les doses adéquates.

Dans la salle des fêtes de la mairie, la vaccination a bien commencé dès le lundi 18 janvier, pour les personnes de plus de 75 ans et celles atteintes de maladies graves. Elle est organisée par la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) (voir nos n°281 et 283), avec le soutien de la Mairie de Paris, de celle du 18e, de l’ARS et de l’Assurance maladie.

« Nous vaccinons environ 120 personnes par jour mais nous serions en mesure d’aller jusqu’à presque 500 si nous avions les doses nécessaires » tient à préciser Denis Lemasson, médecin généraliste qui intervient deux demi-journées dans le centre. Le nombre de rendez-vous a volontairement été paramétré en fonction du nombre de vaccins disponibles et « les six doses du flacon Pfizer sont toutes utilisées », insiste le médecin.

Les patients sont accueillis par deux infirmiers qui vérifient le questionnaire qu’ils ont rempli et contrôlent notamment que le deuxième rendez-vous est calé. Puis, un des deux médecins de permanence interroge la personne sur son état de santé, ses pathologies, afin de valider l’indication de vaccination. Enfin, l’un des deux infirmiers présents dans le centre pratique l’injection. Dix médecins se relaient pour assurer des vacations de cinq heures (8 h-13 h et 13 h-18 h). Ils sont rémunérés par un forfait d’environ 100 €.

Aller vers les patients

Les personnes de plus de 75 ans sont plus nombreuses que celles atteintes de maladies graves (environ les 2/3) et certaines ont rencontré beaucoup de difficultés pour s’inscrire. « C’est la prime aux plus agiles sur Internet et aux plus rapides, insiste le docteur Lemasson, et du coup, une grosse pression pèse sur les généralistes, très sollicités par leurs patients. »

Pour le moment, rien n’est prévu pour ces personnes, lorsqu’elles ne se déplacent pas du tout. Il faudrait vacciner à domicile, grâce à des « cliniques mobiles » et/ou aux médecins libéraux. Pour Dalila Hemaidi, infirmière coordinatrice, il serait possible de « s’appuyer sur la Maison des aînés et des aidants de Bretonneau pour aller vers les patients en résidences autonomes, à condition de mettre en place une complémentarité ». Des équipes infirmières de la CPTS ont par exemple été envoyées à l’Ehpad Oasis, rue de Laghouat, pour préparer la vaccination et 70 % des résidents l’ont acceptée. La deuxième injection a commencé fin janvier et se poursuit actuellement. Les autres établissements ont reçu l’aide de la direction de l’action sociale (DASES).

S’adapter à vue

« Si nous avons davantage de doses et un produit plus facile à utiliser, nous saurons nous organiser. Mais le système est très centralisé et nous n’avons pas participé à la définition de la stratégie », rappelle Denis Lemasson qui ajoute que « de toute façon, il faut avancer, dans l’intérêt de la santé publique ». Pour Koré Mognon, médecin coordinateur de la vaccination, « la réflexion a commencé en novembre avec la Mairie, l’ARS et la Caisse primaire d’assurance maladie et nous étions prêts le moment voulu, donc si nous devons augmenter le rythme, il n’y aura pas de problème ».

Ayodele Ikuesan, adjointe chargée de la santé à la Mairie du 18e précise qu’une réduction du nombre de doses fournies « pourrait avoir un impact sur les personnes prioritaires qui n’ont pas encore reçu la première injection et rallonger le délai nécessaire pour les vacciner. Mais aucun décalage pour la deuxième injection, nous respecterons le protocole fixé. Si le nombre de doses augmente, l’équipe de soignants très mobilisés pourra vacciner davantage et nous pourrions ouvrir un deuxième centre, cité Traëger ».

Photo : Thierry Nectoux

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