Des élèves portugais de l’Agrupamento de escolas Marquesa de Alorna sont venus de Lisbonne à la rencontre des élèves d’une classe de 3e du collège Gérard Philipe. Le fil de leurs rencontres : la gastronomie et le développement durable.
Récit de leur première journée, le 9 mars, à Paris. Le matin, tout commence par un jeu de piste par équipes mixtes, Lisboètes et Parisiens mélangés, autour de la gastronomie française. Au début les uns et les autres sont timides, la barrière de la langue ne jouant pas en leur faveur, mais ils vont peu à peu échanger. Barbara et Maddalena, deux élèves portugaises, se lancent… en anglais, la langue de l’Europe en ce début de XXIe siècle. Erasme, figure de la culture européenne du XVIe siècle, écrivait lui en latin pour être compris de ses contemporains éclairés !
On commence avec la Laiterie de Paris où on leur demande de classer les fromages français et portugais selon les types de lait puis on poursuit par la visite d’une boulangerie au 48 rue Caulaincourt, un franc succès avec éclair au chocolat, millefeuille à la vanille et viennoiseries. Plus loin on s’arrête devant l’entrée des vignes du Clos Montmartre. Quand gastronomie rime avec local !
Apprendre de l’autre
Le midi, le repas est pris au restaurant du lycée d’application Médéric et c’est ce que Anna, élève du collège Gérard Philipe qui possède la double nationalité française et portugaise, a préféré : « entrer dans un lieu rare et chic ».
Plus tard on la retrouvera au centre de documentation et d’information (CDI) s’activant avec les autres élèves devant les ordinateurs pour réaliser un livre bilingue sur l’alimentation et la gastronomie dans leurs deux pays : la glace est brisée et c’est l’occasion d’appuyer l’idée que « c’est chouette d’échanger, de communiquer et surtout de rencontrer ».
D’ailleurs, dès la semaine suivante les élèves partent à Lisbonne poursuivre les échanges. Claire, la documentaliste, précise : « Ce n’est pas un échange linguistique mais un échange pour apprendre de la culture de l’autre, une incitation à sortir du périmètre de leur quartier. » Et il s’avère, par exemple devant les vignes de Montmartre, que certains élèves des Amiraux comme Barry y viennent pour la première fois et découvrent la richesse de l’arrondissement. Ce sont des élèves de l’unité locale d’inclusion scolaire (ULIS) encadrés par Cécilia qui leur enseigne toutes les matières et accompagnés d’un professeur d’arts plastiques et de la documentaliste.
Quand on évoque la question financière et le montage de dossier tout de suite les mots « ubuesque », « compliqué » arrivent mais il faut savoir au bout du compte que l’agence européenne Erasmus a attribué 30 000 € à chacun des deux établissements pour réaliser ce projet Erasmus +. Et visiblement ça conforte l’existence de l’Europe auprès de ces jeunes !•
Photo : DR