En deux heures d’un parcours commenté, Hip-hop Tour XVIII dévoile la face moins connue de la culture de l’arrondissement.
Saviez-vous que le 18e a été le berceau du rap français ? Vous l’apprendrez, et bien d’autres choses encore concernant l’histoire du rap et du hip-hop si vous suivez la visite guidée, Hip-hop Tour XVIII, que propose Benjamin, depuis six mois. Informaticien de métier, il est passionné de rap depuis longtemps. Quand il s’installe dans l’arrondissement, il y a dix ans, il découvre le patrimoine qui y existe. Ici, c’est la Mecque du rap français, un rap conscient où l’écriture est très importante, avec ses lieux historiques, qu’aucune signalétique ne mentionne. Par exemple, savez-vous que l’emplacement actuel de la Poste, à La Chapelle, a longtemps été un terrain où l’un des grands noms du hip-hop français, Dee Nasty, a fourbi ses premières armes et organisé les premières « free jam » ? C’est à l’occasion des sessions sur ce terrain vague que les futurs NTM et Assassin découvrent des rappeurs français comme Lionel D, Jhony Go ou Destroy Man. Les artistes arrivaient à scooter avec un groupe électrogène, leurs platines, leurs amis danseurs, les rois du graffitis et occupaient de façon invisible le lieu… Benjamin fouille Internet, retrouve les premiers clips tournés dans le quartier, rencontre les rappeurs de Scred, qui ont installé leur boutique rue Marcadet, feuillette les ouvrages consacrés au rap et pénètre peu à peu dans la géographie de cette musique, dont l’histoire s’ancre dans l’arrondissement. Pour Benjamin, organiser ces parcours de deux heures, qui fréquentent les murs tagués comme celui de la rue Ordener, traversent le 104, arpentent la Goutte d’Or, c’est une façon de montrer qu’il y a un autre 18e que celui de Montmartre, celui des quartiers « sales », qui sont également les symboles d’une créativité, d’une histoire. Le rap représente tout de même 90 % de l’écoute musicale des jeunes et il est n°1 en musique devant la variété !
Les parcours ont lieu tous les quinze jours, le weekend, avec ou sans casque. Et bientôt peut-être, Benjamin parviendra à l’agrémenter de musique « live ».
Photo : Jean-Claude N’Diaye