Le Festival de la jeune photographie européenne, dont c’est la 12e édition, est l’occasion de découvrir quels regards portent sur le monde les artistes d’aujourd’hui.
Trente jeunes artistes émergeants, venus des quatre coins de l’Europe sont réunis par le collectif Fetard pour présenter pendant un mois leur travail, interrogeant une fois de plus la frontière entre travail photographique et art contemporain, dans une mise en forme signée du duo de scénographes Big Time. Innovation, formes multiples, audace, déterminent les choix du collectif, donnant à voir – à travers les œuvres exposées – des regards très divers et inédits sur les questions d’aujourd’hui : le genre, notre rapport à l’animal, la réécriture du voyage, certains aspects de notre société, les références littéraires, la guerre.
De nombreuses formes sont explorées, du roman-photo revisité aux documentaires, de la fiction au reportage, jusqu’au volume…
Cette année, un regard sera porté plus particulièrement sur l’Arménie, avec quatre artistes invités. Les deux premiers travaillent autour de la guerre. Areg Balayan est un photojournaliste qui passe ici à la création. Vaghinak Gazharian, inspiré par les conséquences du conflit arméno-azerbaïdjanais (de septembre à novembre 2020), évoque les traumatismes et l’incertitude consécutive aux combats. Karen Katchaturov montre un travail aux allures pop et surréalistes sur la solitude et l’aliénation portée par notre société moderne. Enfin Sona Mnatsakanyan explore la ville un peu perdue de Vanadzor au nord du pays, cité post-soviétique dénuée de toutes ses industries où de jeunes créateurs ont décidé, malgré tout, de s’installer.
On retrouvera comme chaque année quelques images dans le couloir qui relie la station de métro La Chapelle au hub de la gare du Nord. A la fois populaire et professionnel, le festival propose également une version Little Circulation(s) à hauteur d’enfants, explications adaptées et interactions assurées, ainsi qu’un parcours ados. Décapant !