Le 18e se place en queue de peloton du classement des arrondissements parisiens dressé par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB). En cause, le manque de nouveaux itinéraires cyclables sécurisés depuis 2019 et un confort limité sur les voies déjà aménagées.
Quelques efforts mais peut mieux faire. C’est en substance l’avis des cyclistes sur leurs conditions de circulation au quotidien, d’après le dernier baromètre des villes cyclables dévoilé le mois dernier. Près de 700 habitants du 18e ont répondu à cette enquête nationale menée tous les deux ans par la FUB.
Le 18e arrive en 17e position des arrondissements parisiens, ex-aequo avec le 8e et le 17e, et devant le 16e, un autre arrondissement dirigé par la droite, bon dernier. Un résultat médiocre qui s’explique par l’absence de progrès majeurs enregistrés depuis 2019. Seule exception, les trois pistes cyclables installées sur les grands axes à l’issue du confinement qui devraient être pérennisées d’ici 2023 (avenue de Clichy et Saint-Ouen, boulevard Ornano et rue de la Chapelle).
Pas de progrès depuis 2020
« Il est vrai que nous souffrons d’un retard historique dans notre quartier et qu’il y a eu de nettes améliorations en 2020. Mais depuis le soufflé est retombé malgré de belles annonces », déplore Alexandre Becker, membre de l’association de cyclistes Paris en Selle. « En 2021, il n’y a quasiment eu aucun aménagement pour les vélos, notamment dans les rues résidentielles qui sont encore trop dangereuses. »
Une analyse contestée par Antoine Dupont, adjoint au maire du 18e chargé des mobilités, de la voirie et de la transformation de l’espace public. « 2021 n’a pas été une année de perdue. Nous avons voté le budget, mené des analyses techniques et des concertations avec les associations d’usagers. C’était une phase incompressible. »
L’augmentation de la fréquentation constatée depuis le confinement se traduit aussi par davantage de conflits avec les habitants quand les pistes cyclables et les trottoirs sont sous-dimensionnés, comme c’est le cas boulevard Barbès. Résultat, plus de stress et moins de confort. « Revoir la totalité de cet axe coûterait des millions et nous n’avons pas ce budget. En revanche, nous avons prévu de le peindre en couleur en avril, comme cela a été fait sur le boulevard Magenta, pour aider les piétons à identifier ces pistes », explique l’adjoint d’Eric Lejoindre.
Danger aux portes de Paris
Autres points noirs récurrents, les portes de Paris, et notamment celle de La Chapelle. « Actuellement, il y a beaucoup de travaux autour de la future Arena 2 [salle de sport polyvalente construite pour les JO 2024]. Le contournement est mal fait dans le sens sud-nord, vers Saint-Denis. Il y a de vrais risques d’accidents ! » La traversée de la porte d’ouest en est, vers le 19e, reste également délicate, la piste cyclable ayant été installée sur le trottoir.
Paris en Selle espère également une révision du plan de circulation dans la partie ouest de la rue Marcadet et dans le nord de la rue Vauvenargues, près de la rue Bernard Dimey. Deux axes très encombrés depuis la mise en sens unique de l’avenue de Clichy, donc peu confortables. Justement, un sens interdit doit être installé, à titre expérimental, à l’entrée de la rue Vauvenargues vers le sud jusqu’à la rue Dimey. Le sens de circulation sera aussi inversé rue Dimey.
Du mieux pour le stationnement
Au chapitre des points positifs, on trouve toutefois la mise en place de voies cyclables à double-sens (DSC) dans certaines rues et la refonte du plan de circulation de la Goutte d’Or, largement saluée par Paris en Selle. Une centaine d’arceaux à vélo supplémentaires ont aussi été installés ces derniers mois sur les trottoirs et sur la chaussée.
Photo ; Jean-Claude N’Diaye