Journal d’informations locales

Le 18e du mois

octobre 2020 / La vie du 18e

Zoom sur les points chauds de la circulation à vélo

par Florianne Finet, Jean-Claude N’Diaye, Sandra Mignot, Stéphane Bardinet

La pratique du vélo explose à Paris depuis le déconfinement. En un an, les déplacements ont augmenté de 65 % dans la capitale.

La crainte d’emprunter les transports en commun mais également la volonté de la Mairie de réduire la place de la voiture, volonté affirmée avec le plan vélo en 2016 et les travaux de préparation des JO 2024 expliquent cette hausse de la pratique. Cependant, si la Mairie insiste sur les dernières créations de pistes cyclables et la conservation des coronapistes ouvertes en urgence à l’issue du confinement, de nombreux points noirs demeurent pour installer le vélo comme une alternative facile et sûre à la voiture ou aux transports collectifs. Le 18e du mois a recensé les points chauds de la circulation à vélo dans l’arrondissement, dont les fameux double sens cyclables, critiqués par les associations qui leur préfèrent des voies protégées. Vous avez sûrement une expérience à partager en la matière, ou à l’inverse connaissez-vous des passages où les vélos constituent un danger pour les piétons où les voitures ? Voici notre sélection, nous attendons vos retours par mail : redaction18dumois@gmail.com

1. Rue Ganneron

L’itinéraire empruntant la rue Ganneron vers la place Jacques Froment est recommandé par les sites comme geovelo.fr pour rejoindre la mairie depuis la place de Clichy. La première portion de la rue Ganneron, en côte, en direction du cimetière de Montmartre, s’avère particulièrement dangereuse en raison de l’étroitesse de la route et du maintien d’une rangée de stationnement. Résultat, les deux-roues se retrouvent obligés de frôler le trottoir voire de monter dessus s’ils tombent par malchance sur un SUV ou un 4x4 (40 % des ventes neuves en France désormais). Une grande prudence est également indispensable un peu plus loin, au moment d’entamer la descente, le long du cimetière, les voitures ayant la fâcheuse habitude de mordre sur le côté gauche et d’arriver en pleine vitesse en haut de la montée.

2. De la place Clichy à la rue Caulaincourt

La jonction Clichy-Caulaincourt est un autre point où les usagers du vélo peuvent se sentir bien fragiles. Le passage de la section du boulevard de Clichy, en provenance de la place, vers la rue Caulaincourt est une piste située sur le trottoir à gauche des voies. A la fin de la piste et pour aborder le pont qui passe au-dessus du cimetière, il faut ensuite, au feu, se lancer dans la circulation, traverser le carrefour en passant de gauche à droite, les véhicules vrombissant à vos trousses pour aborder la montée. Et une fois engagé rue Caulaincourt, impossible de quitter la chaussée si besoin en raison des barrières qui la séparent des trottoirs.

3. Rue Marcadet dans le sens ouest-est, entre Damrémont et Duhesme}}

Là aussi, le contre-sens cyclable est peu respecté dans cette portion de rue souvent encombrée. Au niveau du feu, face à la Poste, les vélos doivent régulièrement se battre face à des deux-roues qui semblent ignorer le marquage au sol. Un peu plus loin, ce sont les quatre-roues qui ont tendance à oublier qu’ils ne sont pas seuls sur terre et qu’ils doivent garder leur droite. A leur décharge, aucune bande en pointillés n’a été prévue pour délimiter clairement l’espace réservé aux vélos. Notre solution de secours : emprunter la bien nommée rue Montcalm jusqu’à la rue Ordener pour rejoindre la mairie.

4. Rue Marcadet, entre Ramey et Simart

Une piste cyclable protégée, récemment créée, remonte à
contresens la rue Marcadet, puis soudain disparaît entre les
numéros 72 et 82, obligeant vélos
et trottinettes à emprunter la chaussée en sens interdit. De plus voitures, camionnettes et camions en tous genres n’hésitent pas non plus à stationner dessus, obligeant le cycliste à se déporter dans la circulation…

5. De Barbès-Rochechouart à la rue de Clignancourt

Le carrefour Barbès-Rochechouart n’est pas de tout repos pour le cycliste. Lorsque l’on y arrive par le boulevard Magenta pour tourner à gauche dans Rochechouart, il faut d’abord traverser la voie. Bonne chance quand tous les véhicules motorisés redémarrent au feu vert. Une fois engagé dans le boulevard, 20 m de pistes sur le côté droit de la chaussée, puis il faut gagner la file de bus qui, elle, est à gauche, protégée certes, mais si vous souhaitez ensuite emprunter la rue de Clignancourt qui part sur la droite au bout d’une cinquantaine de mètres, c’est évidemment impossible, puisqu’il faut à nouveau traverser les voies, vers la droite cette fois. Pour les moins téméraires, on recommandera de traverser le carrefour à pied avec les piétons, et de rester sur la droite au début du boulevard Rochechouart si l’objectif est de partir vers Clignancourt ou Montmartre.

6. Château-Rouge

Avec la densité humaine qui règne sur le boulevard et autour du métro, le cycliste doit souvent se signaler pour rappeler aux piétons qu’ils partagent le trottoir avec la voie cyclable. Du métro Barbès à la rue Doudeauville, sonnette bien huilée, mercis amènes et sourire imperturbable sont de rigueur.

Autre passage délicat : pour rejoindre la rue Custine en venant du boulevard Barbès, il vous faudra vos jambes de vingt ans. En effet, la rue Custine ne devient double-sens qu’à l’angle avec les rues Doudeauville et de Clignancourt. Résultat, le choix pour l’atteindre du bas se résume à emprunter la rue Doudeauville ou pire, la rue Poulet puis la rue de Clignancourt, quasiment des cols de montagne pour le pédaleur amateur. Est-ce pour cela qu’on voit nombre de cyclistes emprunter le sens interdit (strict) ou les trottoirs du bas de la rue Custine ? Sinon, vous pouvez toujours marcher sur 50 mètres.

7. Rue Doudeauville, du boulevard Barbès vers la rue Stephenson

Un sens interdit autorisé aux vélos mais gare aux rétroviseurs, la chaussée est étroite, souvent embouteillée avec des livraisons de camions toute la journée. Résultat, entre les deux-roues motorisés et les vélos qui remontent le flux en se faufilant où ils peuvent, ce tronçon est à déconseiller au risque de belles frayeurs en tombant nez à nez avec un scooter ou un confrère cycliste.

8. Rue Ordener, de la rue Ernestine à la rue de La Chapelle

Sécurisante de prime abord, cette section débute sur le trottoir puis se poursuit sur la chaussée. Protégée par un muret ce n’est pourtant pas une réussite. Accès peu visible, section trop courte pour être utile, cohabitation difficile avec les piétons sur le pont et les trottoirs, livraison et stationnement sauvage sur la section qui emprunte la chaussée… Le pire étant le carrefour avec la rue de La Chapelle où les vélos dans les deux sens doivent composer avec le flux de piétons, et de voitures qui tournent. Un feu pour les vélos a été récemment ajouté, c’est mieux mais la prudence s’impose.

9. Rue Riquet entre Pajol et La Chapelle

Sens interdit pour les voitures mais autorisé aux vélos. Mais gare, la piste cyclable dessinée au sol n’arrête ni les cyclistes dans le sens des voitures, ni les deux-roues motorisés. Résultat, un passage à se faire des sueurs froides. En arrivant par le pont, mieux vaut pour rejoindre la rue de La Chapelle prendre la rue Pajol sur la droite pour ensuite s’engager dans le quartier de L’Olive. Trente secondes de perdues pour des points de vie gagnés.

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n° 331

novembre 2024