Les gouttes de verre de la maison Dar Dar donnent un petit air des Mille et une nuits à cette boutique à l’ancienne de la rue Ernestine. Ici, Ed Youssef, assemble en de féériques luminaires de petites fioles colorées soufflées à la bouche en Syrie. Il propose également de jolis verres, des pendeloques, des couverts au manche habillé, voire un café, au passant curieux de pousser la porte de l’échoppe à la devanture de bois.
Le procédé du verre soufflé traditionnel syrien, qui date du milieu du XIXe siècle, vient d’être inscrit par l’Unesco au « patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ». Cette technique, qui utilise exclusivement du verre recyclé, est en effet menacée de disparaître avec l’industrialisation de la verrerie. Difficile à imaginer alors que l’art verrier est née en Mésopotamie.
Du déchet à l’objet déco
Ed était auparavant guide touristique en Syrie (après des études de génie mécanique poursuivies en France). « Les fours de ces ateliers, je les faisais visiter aux touristes, explique-t-il. Ce sont des installations dont le modèle n’a pas changé depuis 2000 ans, même s’ils sont détruits et reconstruits tous les neuf mois. » L’homme s’est associé avec Catherine Darnois, entrepreneuse en 2003, pour exporter ce qui n’était au départ que des rejets des ateliers de Damas. « Un maître verrier a eu l’idée d’assembler ces gouttes en grappes pour en faire des objets de décoration, poursuit-il. Puis un autre y ajouté une ampoule et c’est devenu un luminaire. » La maison Dar Dar a ensuite incité les artisans a multiplier les coloris en y ajoutant des oxydes (de l’or pour obtenir du rouge, du cuivre pour le truques, du cobalt pour le bleu…) et a ajouté une structure en fer galvanisé qui permet une meilleure résistance à l’humidité.
La boutique parisienne a ouvert en 2008. Et Ed a retraversé la Méditerranée en 2012, en raison du conflit syrien. La Maison Dar dar fait actuellement travailler une dizaine de souffleurs en Syrie et permet de contribuer à la sauvegarde de ce patrimoine.
Au départ de la Goutte d’Or, les 1000 à 1200 luminaires produits chaque année sont vendus partout dans le monde. « Il n’y a pas une minute où une de nos lampes ne s’allume quelque part dans le monde, au Japon, en Australie, aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande, dans toutes les capitales d’Europe de l’ouest. Avec nous, le 18e éclaire le monde », conclut Ed avec un large sourire.
La maison Dar Dar, 25 rue Ernestine (M° Marx Dormoy ou Marcadet Poissoniers).

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