Tous deux passés par le club Escrime Paris Nord, Philippe Wakim et Victor Alvares de Oliveira vont participer aux premiers Jeux olympiques de leur carrière.
Où qu’il soit depuis son décès en 1963, l’ancien double champion olympique de fleuret*, Adrien Rommel (lire notre article page 2), peut être fier de la relève. Et pour cause, le 18e sera à nouveau représenté lors des épreuves d’escrime cet été, qui se tiendront à partir du 27 juillet au Grand Palais (8e). C’est là que Philippe Wakim et Victor Alvares de Oliveira feront leur entrée en piste. Ils ont validé leur ticket pour ces olympiades parisiennes grâce à une place d’universalité – ces places sont destinées aux athlètes des nations sous-représentées, c’est-à-dire celles comme le Liban qui ont envoyé une moyenne de huit athlètes ou moins sur les épreuves individuelles des deux dernières éditions des JO. L’objectif : garantir la diversité des pays participants.
Qu’importe, les deux athlètes passés par Escrime Paris Nord savourent leur qualification et se préparent à porter haut les couleurs de leur pays.
Âgé de 24 ans, Philippe Wakim (147e mondial) a été formé à Bordeaux avant de monter à la capitale et de rejoindre les rangs du club de la rue Hermel, fondé seulement en 2019. De nationalité libanaise, l’escrimeur du 18e – étudiant en sciences sociales à l’École normale supérieure – a obtenu sa qualification fin mai grâce à cette place d’universalité qui lui a été accordée par une commission tripartite.
Le rêve d’une vie
De son côté, Victor Alvares de Oliveira (97e mondial), licencié cette saison à Paris Escrime Nord avant de quitter le club en mai dernier, représentera le pays natal de son père : le Cap-Vert. Une décision prise en 2018 quand la Fédération nationale le lui a proposé, l’objectif étant d’implanter l’escrime au Cap-Vert pour développer ce sport. Comme son ancien coéquipier à Escrime Paris Nord, il s’est qualifié grâce à une place d’universalité, lui qui s’est blessé au ménisque un mois avant les qualifications pour les JO. Allergique au pollen – ce qui l’empêche de faire un sport de plein air – mais aussi asthmatique sévère, l’escrimeur de 27 ans a longtemps cru qu’il ne pourrait pas pratiquer un sport de haut niveau. Pourtant, le natif de Reims va bien participer à la plus grande compétition sportive de la planète, devenant au passage le tout premier escrimeur cap-verdien à concourir aux JO. À l’image de Philippe Wakim, cette qualification est un rêve devenu réalité. « Depuis que je suis jeune, les JO représentent pour moi quelque chose d’important. Puis ça reste l’objectif ultime pour une grande majorité de sportifs. J’ai hâte d’y être. »
* En escrime, trois armes différentes sont utilisées, donnant leur nom à trois disciplines présentes aux Jeux olympiques : l’épée, le sabre et le fleuret. Ce dernier - plus léger - est constitué d’une coquille aplatie et d’une lame de section rectangulaire.