Journal d’informations locales

Le 18e du mois

mars 2020 / Clignancourt

Bingo : un brassage réussi !

par Sonia Imbert

La deuxième édition du bingo organisé par l’association Village Clignancourt se tenait le dimanche 19 janvier dernier. Une occasion ludique et festive de réunir toutes les cultures et toutes les générations du quartier.

13 h 44 Une belle journée d’hiver, fin du déjeuner dominical, l’heure est à la détente en famille. Les grilles de la salle de la paroisse Sainte-Hélène ne sont pas encore ouvertes au public. Pourtant, une dizaine de personnes trépignent déjà.

Dans la salle, une petite quinzaine de bénévoles s’activent. « Francine, tu peux compléter les tableaux avec les photos des événements de l’année dernière ? »,« Reda, tous les lots sont bien installés près de la boulière ? » La buvette et les pâtisseries sont prêtes. Les trois longues et grandes tablées sont dressées. Au total, 150 personnes pourront s’y installer, jouer et tenter de gagner les lots que l’association aura soit achetés, soit récoltés auprès des commerçants du quartier : vélos, tablettes, repas, massages, saucissons, bouteilles de vin, fromages, jeux de société, nuit d’hôtel... Déjà, quelques enfants de bénévoles présents commencent à s’animer. Victor et Louis, 10 ans, se connaissent depuis la maternelle et sont des grands habitués. Ils sont là « pour gagner l’overboard et la tablette ! » lancent-ils, surexcités. Rudy, 39 ans, est venu avec ses deux fils et leur copain : « C’est sympa, ça fait petit village de vacances. Ça me fait penser aux bingos auxquels je jouais avec ma grand-mère aux Antilles. On a pris dix grilles pour trois, on verra bien si la chance est avec nous ! »

Un événement fédérateur

Car ici se prépare un événement annuel déjà culte dans le quartier : le Bingo organisé par l’association Village Clignancourt. Trois ans à peine que cette structure, composée des habitants du quartier de la porte de Clignancourt, a vu le jour. L’important pour eux, c’est de mélanger les âges, les cultures et les religions, de créer du lien, de la confiance et de permettre aux voisins de palier de se parler enfin. Bref, de partager. Pour Céline Pineau, la présidente, cette deuxième édition du Bingo remplit ce rôle : « On voulait un format convivial. Tous les âges se retrouvent, entre 10 et 70 ans. Tout le monde connaît les règles, c’est drôle et facile. » Et n’en déplaise aux mauvaises langues, elle anticipe les railleries : « Vous allez voir, ça n’est pas du tout un truc de vieux (rires). Ça a un petit effet madeleine de Proust auprès des gens. Un peu comme le concours de belote dans les villages. »

15 h « Messieurs, dames, on va bientôt commencer ! »Chloé, l’animatrice, et son co-équipier, sont déguisés en capitaines.« Je veux souhaiter la bienvenue aux passagers du paquebot Sainte-Hélène ! Maître du temps, je crois qu’il est 15 h. » Chut, tout le monde fait enfin silence. Le brouhaha, les rires, les cris d’enfants cessent soudainement. Le boulier commence à tourner. Le bingo peut débuter !

Quine et double quine

L’idée est venue de Michel, curé de la paroisse Sainte-Hélène depuis quatre ans. Il a rencontré les bénévoles de Village Clignancourt lors de leur braderie il y a trois ans, et il a « immédiatement été émerveillé par ces gens qui se sont pris en charge ». Il a alors proposé qu’un bingo soit organisé au sein d’une de ses annexes. « On a chacun nos convictions, nos origines, mais on habite tous ce quartier et on veut à notre niveau contribuer à humaniser notre société, apprendre à mutualiser nos moyens, à créer des passerelles entre nos réseaux et tout simplement à vivre ensemble. » Mustapha, qui nous coupe pour saluer le Père Michel, renchérit : « Regardez, personne n’a de signe distinctif ici, on est simplement réunis autour d’un objectif commun : partager un bon moment, et s’amuser. »

15 h 35 La première partie vient de se terminer. Il y en aura six en tout. Parties adultes, enfants, belges, etc. Jusqu’à 17 h 30, les « quine », « double quine », et « bingo » enflammés fuseront. Effusions, rires, soupirs et hurlements de joie y répondront.

Photo : Sonia Imbert

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