Commémorer ou célébrer ?
Cinquante figures grandeur nature de Communards portées par des Parisiens, descendant les marches du Sacré-Cœur puis exposées au Mur des Fédérés du Père-Lachaise où 147 d’entre eux ont été fusillés à la fin de la Semaine sanglante... Des conférences, des promenades dans des lieux emblématiques de la Commune, des spectacles de rue, la plantation d’un arbre symbolisant Louise Michel... C’en est trop pour les élus de droite du Conseil de Paris ! Emmenés par Rudolph Granier (élu LR du 18e) s’opposant à une subvention à l’association Les Amies et amis de la Commune de Paris 1871 qui, assène-t-il « glorifie les événements les plus violents de la Commune », ils refusent de valoriser « ce triste moment de guerre civile », selon les propos d’Antoine Beauquier, élu du 16e. Ce dernier n’hésite pas à comparer les Communards aux « casseurs », rappelant les incendies provoqués par quelques insurgés, en particulier celui de... l’Hôtel de Ville ! Commémorer c’est oui, célébrer c’est non, disent-ils...
A gauche de l’hémicycle, pour Laurence Patrice (PC), adjointe d’Anne Hidalgo et à l’origine de ce programme « la Commune porte toutes les valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui » et pour Raphaëlle Primet (PC) c’est « la révolution la plus moderne, la plus large et la plus féconde de toutes celles qui ont illuminé l’histoire. »
Quelle meilleure synthèse que celle du président de séance, Patrick Bloche, adjoint socialiste d’Anne Hidalgo : « Ce qui me rassure, c’est que je crois au clivage entre la gauche et la droite et vous l’avez illustré parfaitement, 150 ans après la Commune ! »
On se demande pourquoi des historiens majeurs se sont intéressés à ces « émeutiers » !
Au fait, c’était quand la prise de la Bastille ?