Soixante-douze jours. Soixante-douze jours seulement, du 18 mars au 28 mai 1871. C’est la période, à la fois si courte et si dense, pendant laquelle Paris connut un gouvernement insurrectionnel voulant assurer « l’intervention permanente des citoyens dans les affaires communales ». Cet article est le premier d’une série de trois consacrés à cet évènement historique que fut la Commune. Il s’intéresse aux nombreuses citoyennes souvent oubliées qui ont participé à cette lutte, parfois au péril de leur vie.
C’était exactement il y a cent cinquante ans. Nombreuses sont, cette année, les manifestations commémoratives célébrant cet événement exceptionnel qui, comme tout événement, comme toute page de l’histoire humaine, ne put avoir lieu que parce que des femmes et des hommes en furent les acteurs. Et il faut bien reconnaître que les premières, bien qu’elles aient été aussi présentes que les seconds, ont bien plus vite été oubliées. Cette marginalisation mémorielle peut s’expliquer de différentes façons. La première est sans doute la conséquence du fait que l’histoire et la mémoire ayant été longtemps œuvres masculines, elles ont eu tendance à minimiser la place occupée par des femmes. La seconde relève probablement d’une réalité plus prosaïque : la (...)