L’appel à projets concernant le terrain actuellement occupé par le CLAP, entre l’avenue Junot et la rue Lepic, suscite de nombreuses convoitises.
Les 765 m2 du Club Lepic Abbesses Pétanque (CLAP), sur la très sélecte avenue Junot, suscitent convoitises et passions, allant jusqu’à des violences avec dépôt de plainte d’un des candidats, depuis « l’appel à manifestation d’intérêt concurrent » ouvert par la Mairie (lire notre numéro 309). Le 30 septembre, Oscar Comtet, directeur de l’Hôtel particulier, un hôtel de luxe attenant au boulodrome, a en effet porté plainte pour violation de domicile, menaces et violences avec arme. Il aurait été menacé avec une boule de pétanque alors qu’il avait sa fille de trois ans dans les bras. Des poules et des abeilles dans le jardin de l’hôtel auraient aussi été empoisonnées.
Un adhérent de l’association des commerçants Lepic-Abbesses indique qu’il y a « entre sept et dix projets, dont celui d’une agence immobilière, 18e Avenue, et celui de Paris Society, une société d’événementiel partenaire du groupe Accor ». Jean-Philippe Daviaud, élu (PS) chargé du commerce, de l’artisanat et de l’Europe auprès du maire du 18e explique, lui, qu’il y « aura quatre ou cinq projets pour ce terrain ». L’élu dit avoir « entendu parler » des deux projets impliquant ces sociétés à l’importante surface financière. Le gérant de 18e avenue, Benjamin Rondreux (cinq agences sur la Butte) nous a confirmé que son groupe avait bien un projet, non encore déposé, pour le terrain. La directrice de la communication du groupe événementiel Paris Society, partenaire du mastodonte immobilier Accor, Alexandra de la Brosse, n’a pas répondu à nos questions.
Quelques idées sur les projets
Alors que certains candidats à la reprise du terrain restaient dans l’ombre, d’autres ont dévoilé leur projet. Oscar Comtet a indiqué au 18e du mois qu’il s’agissait, pour ce qui le concerne, « d’un projet pédagogique, sous forme d’un espace vert, avec des goûters pour enfants, un marché bio, un festival de cinéma animalier... qui permet le maintien du CLAP ».
Aurélien Louis, entrepreneur parisien, présente pour sa part un projet très élaboré, réalisé avec le concours d’un architecte, d’un paysagiste et de spécialistes du spectacle, du bio… baptisé « Maquis de Montmartre ». Cet ancien ingénieur des mines, propriétaire du petit train de Montmartre, est associé à Romain Nouat, directeur de publication du mensuel Le Chat noir. Tous deux souhaitent le maintien du CLAP au 17 avenue Junot.
Autre participant à l’appel d’offre, le club de pétanque lui-même. Pour son tout nouveau président, Philippe Giboury : « Peu importe qu’il y ait dix ou vingt candidats, nous allons présenter un projet sportif réalisé par des bénévoles (architecte, paysagiste, directeur sportif, responsable d’associations) et nous allons gagner. » Ces trois projets prévoient une ouverture au public, alors que le passage de la Sorcière qui donne accès au terrain est actuellement privatisé.
La République de Montmartre, qui soutient le projet d’Oscar Comtet, « attend la décision de la Ville », selon le président de cette association, Alain Coquard. Après la clôture des candidatures le 28 novembre, un délai assez long sera nécessaire à une commission d’élus et de fonctionnaires municipaux, réunie à l’Hôtel de Ville, pour rendre sa décision. Vraisemblablement un mois, selon un membre du CLAP. •
Photo : Bruno Oizan-Chapon