Le houx, bel arbuste décoratif, sert de garde-manger aux oiseaux au cœur de l’hiver qui se régalent de ses jolies baies rouges. Mais n’est pas oiseau qui veut. Attention à ne pas laisser petits et grands les consommer, elles sont toxiques pour les humains.
Symbole de la persistance de la vie au cœur de l’hiver, le houx a été célébré par toutes les anciennes civilisations européennes qui l’intégraient aux cérémonies liées au solstice d’hiver. De nos jours, il apparaît souvent encore à ce titre dans les cimetières ou en couronnes sur les portes d’appartement à Noël.
Ilex aquifolium est un grand arbuste, voire un petit arbre des forêts et des bocages, qui peut atteindre une dizaine de mètres ou plus sans problèmes, s’il n’est pas mutilé. Son feuillage variable est généralement très épineux près du sol et devient lisse sur les branches hautes. Il est dioïque et ses fleurs attirent au printemps de nombreux insectes pollinisateurs. Ensuite, les pieds femelles portent dès l’automne une multitude de petits fruits rouges qui font tout son intérêt décoratif et le régal de nombreux oiseaux tels les grives, merles et autres fauvettes à tête noire... tout en étant toxique pour les humains !
Qui s’y frotte, s’y pique !
Le houx peut être avantageusement intégré au jardin où il apprécie les sols légèrement acides tout en tolérant le calcaire. S’il ne manque pas d’eau, il peut supporter le plein soleil, mais préfère la mi-ombre dans un endroit pas trop venté. Taillé sous forme de haie basse il peut former une barrière infranchissable par les lapins à cause des pointes acérées de ses feuilles. Son nom de genre, Ilex, est en rapport avec le nom d’espèce du chêne vert, à qui il ressemble un peu avec ses feuilles persistantes et épineuses, le mot celtique ilex signifiant « pointe ». Au fil des siècles, de nombreuses variations ornementales sont apparues, notamment des cultivars à feuillage panaché, tels Argentea margina ou Silver queen. Son hybridation avec l’Ilex latifolia, espèce japonaise aux feuilles immenses, a donné le « houx à feuilles de châtaigner » visible dans de nombreux jardins publics parisiens.
Il existe environ 400 espèces de houx dans le monde dont certaines sont utilisées par les humains de manière variée. L’Ilex verticiliata, américain à feuilles caduques, est souvent présent en hiver chez les fleuristes pour agrémenter les bouquets de ses branches constellées de baies rouge vif. Quant à l’Ilex paraguariensis, il a été utilisé depuis des siècles par les Indiens Guarani du Brésil pour préparer le maté, boisson stimulante largement répandue en Amérique du Sud. Et vous, quel houx préférez-vous ?
Photo : Jean-Claude N’Diaye