Journal d’informations locales

Le 18e du mois

décembre 2022 / A poils ou à plumes, le pavé parisien se partage aussi avec les bêtes

De chats errants à chat libres

par Sylvie Chatelin

Des amoureux les nourrissent, d’autres les pourchassent. A la mairie du 18e, on tente de rendre leur présence acceptable.

Environ 500 chats libres peuplent les parcs, jardins et cimetières parisiens. Dans le 18e, deux colonies importantes ont pris leurs quartiers dans le square Louise Michel et le cimetière Montmartre (une cinquantaine de chats recensés) qui sont soignées et nourries par des bénévoles à titre individuel.

Car à la question de savoir s’il est autorisé de nourrir les chats à Paris, Douchka Markovic conseillère de Paris, déléguée auprès du maire du 18e chargée de la condition animale, précise, avec un petit sourire, que « ce n’est pas interdit, c’est toléré » mais que seules les associations conventionnées par la municipalité sont autorisées à le faire. L’association Au cœur des chats, conventionnée et subventionnée, s’occupe des félins sur la petite ceinture entre la porte de Clignancourt et celle de Montmartre. A charge pour elle de les nourrir, de les trapper afin de les faire soigner et stériliser pour éviter leur prolifération, de les proposer ensuite à l’adoption et malheureusement, s’ils ne trouvent pas preneur, de les remettre sur le territoire. Dûment tatoués ou pucés, ils gagnent en reconnaissance et passent alors du statut de « chat errant » à « chat libre ».

Elle mentionne également que « la présence des chats dans les parcs publics peut créer des tensions avec les jardiniers » qui n’apprécient pas les abris de fortune – il est vrai, pas toujours esthétiques – et les restes de nourriture susceptibles d’attirer les rats. Douchka Markovic « travaille sur ces axes afin de faire accepter la présence des chats ». Elle souligne que « la présence des chats, même s’ils n’attaquent pas les rats, est cependant dissuasive par l’odeur de leur urine ».

Dans le même numéro (décembre 2022)

  • Le dossier du mois

    De compagnie ou sauvages, des animaux dans la ville

    Magali Grosperrin, Sylvie Chatelin
    Domestique ou à l’état naturel, l’animal est partout chez lui dans Paris. Chiens et chats sont les plus proches de l’homme. Mais il faut aussi composer avec les rats et les pigeons, qui ne sont pas nécessairement malvenus. Ainsi que protéger certaines espèces à plumes telles que les moineaux. Comment mieux vivre avec eux, qu’il s’agisse de les éduquer, les protéger ou les contenir ? Petit tour de quelques espèces avec lesquelles les Parisiens partagent leur espace public.
  • A poils ou à plumes, le pavé parisien se partage aussi avec les bêtes

    Un chien dans la ville

    Magali Grosperrin
    Paris compte 29 parcs canins, dont deux dans le 18e. C’est encore trop peu, et bien que les chiens soient nombreux dans la capitale, il faut ferrailler pour qu’une réelle place leur soit accordée dans l'espace public, en bonne intelligence avec leurs congénères et avec les humains.
  • A poils ou à plumes, le pavé parisien se partage aussi avec les bêtes

    Habitez-vous dans un quartier moineaux ?

    Sylvie Chatelin
    Voici quatre ans, Paris lançait l’appel à manifestation d’intérêt en faveur des moineaux dont la situation est alarmante : près d’un sur quatre a disparu à Paris depuis les années 2000. Synthèse des principales constatations de ce dispositif publiées par la direction des espaces verts (DEVE).
  • A poils ou à plumes, le pavé parisien se partage aussi avec les bêtes

    Le rat, ce mal-aimé [Article complet]

    Sylvie Chatelin
    Le surmulot rattus norvegicus, plus connu sous son petit nom de « rat » véhicule beaucoup de fantasmes. Sa présence (contrôlée) en ville n’est pourtant pas inutile. Portrait et défense de celui qui accompagne les hommes depuis toujours.
  • La vie du 18e

    Mise à l’abri des migrants : on n’y croit plus

    Joachim Jarreau
    Après une accalmie durant la crise sanitaire, les campements de personnes exilées sont de retour dans le nord-est parisien, assortis du cycle désormais familier : évacuation, mise à l’abri, reformation d’un camp. En arrière plan, le gouvernement diminue pourtant le nombre de places en hébergement d’urgence.
  • La vie du 18e

    Le houx, ce petit rouge qui pique

    Jacky Libaud
    Le houx, bel arbuste décoratif, sert de garde-manger aux oiseaux au cœur de l’hiver qui se régalent de ses jolies baies rouges. Mais n’est pas oiseau qui veut. Attention à ne pas laisser petits et grands les consommer, elles sont toxiques pour les humains.
  • La vie du 18e

    Graine de jardins, dans la fleur de l’âge

    Dominique Boutel
    L’association Graine de jardins, fondée en 2001, a fêté le 16 octobre dernier ses vingt ans d’actions pour la création de jardins partagés en milieu urbain et semi-urbain. Retour sur une histoire de luttes et de réussites.
  • La vie du 18e

    Lycées Valadon et Rabelais : fermeture avec préméditation ?

    Perrine Kempf
    La Région a annoncé la fermeture prochaine de neuf lycées parisiens. La mobilisation s’organise dans les deux établissements du 18e concernés face à ce qu’enseignants et parents considèrent comme une perte de chance pour les élèves.
  • Clignancourt - Jules Joffrin

    Rideau sur la Divette : derniers Verts à Montmartre

    Pia Carron
    L’auvent vert de La Divette est définitivement rangé. Le célèbre bar de la rue Marcadet et repaire des supporters de Saint-Étienne a fermé ses portes début novembre. Son bail n’a pas été renouvelé.
  • Montmartre

    Le CLAP aux enchères

    Erwan Jourand
    L’appel à projets concernant le terrain actuellement occupé par le CLAP, entre l’avenue Junot et la rue Lepic, suscite de nombreuses convoitises.
  • Histoire

    Mesrine, de la rue Boinod à la Porte de Clignancourt

    Annick Amar
    « Nous savons tous, sans exception, que nous sommes condamnés à mort à notre naissance… Je ne trouve pas plus con de mourir d’une balle dans la tête que de mourir au volant d’une R16, ou à Usinor en travaillant pour le SMIG… Mon métier, c’est de braquer. Alors mourir ou prendre le risque de mourir quand on vit dans la violence… », déclarait Jacques Mesrine au journal Libération en janvier 1979.
  • Les Gens

    Yseult Delgeon, des bébés aux choux

    Sylvie Chatelin
    Son parcours a toujours mené Yseult Delgeon vers la vie, tout d’abord lorsqu’elle était sage-femme et maintenant comme maraichère où elle fait naître du vivant et nourrit une centaine de familles. Portrait d’une grande fille, aux yeux clairs et doux, une femme fidèle à ses convictions.

n° 230

octobre 2024