Les dessous de la Butte abritent un atelier de mécanique à l’ancienne, temple de la clef à molette et du cambouis.
Alain Malbrel, l’orfèvre de la mécanique moto, a son atelier au pied du Sacré-Cœur depuis 1999. Dans ce même lieu, il vend aussi des motos neuves et d’occasion, des scooters ainsi que, époque oblige, des modèles électriques. Comme il le dit : « La passion de la moto est venue en voyageant. A l’âge de 17 ans, j’ai fait le tour de l’Italie à mobylette puis ensuite le tour de l’Europe en moto. Pour moi, c’était le plaisir de la liberté. »
Son atelier, c’est la clinique du deux- roues, de la vidange à la crevaison, en passant par la grosse réparation. Avec sa blouse grise, sa moustache, son sourire et sa franchise, c’est un homme de confiance et c’est sûr qu’il n’est pas là pour assommer le client.
La moto est pour lui une passion. « C’est la mécanique qui m’intéresse. Pas tellement les marques, je n’aime pas être cantonné dans un seul registre, j’aime bien toucher à toutes les motos parce que c’est à chaque fois différent. » A 10 ans il bricolait la mobylette de son grand père. « Et de fil en aiguille j’ai réparé toutes les motos que j’achetais puis j’en ai fait ma profession. »
Au bonheur des bécanes
Quand on rentre à l’intérieur du garage, on est déjà dans un autre monde : le temple de la clef à molette, du cambouis, de la visseuse, des effluves d’huile, etc. Mais surtout quand on arrive avec sa moto en panne, Alain vous redonne espoir ! Un souvenir me revient d’une réparation de ma Honda VFR 750. En deux temps trois mouvements, le diagnostic était posé, la moto placée sur le pont et les mécanos plongeaient dans les entrailles de l’engin ! Le régulateur était mort et bien d’autres problèmes en plus, je croyais ma monture perdue...ils l’ont ressuscitée ! Je suis reparti sur ma bécane, heureux comme un pape !
Alain a maintenant quarante ans de métier. Il avait ouvert, avec son associé, un premier garage rue Oberkampf où il est resté vingt ans puis il s’est lancé seul dans l’aventure à Montmartre. Il est désormais entouré de deux employés. D’une clientèle de quartier au départ, grâce au bouche à oreille, l’atelier a finalement acquis sa renommée. « J’ai maintenant des clients qui viennent de tout Paris. » •
Photo : Dominique Dugay