En s’inspirant d’une initiative venue d’Italie et en se documentant sur la Toile, deux habitants du 18e se sont lancés dans la fabrication de visières. Homologuées, elles se révèlent plus pratiques que les lunettes de protection.
Le soutien aux soignants peut prendre les formes les plus inventives et inattendues. La communauté des makers – utilisateurs d’imprimante 3D – elle aussi se mobilise. En Italie, des particuliers se sont ainsi organisés pour fabriquer des valves de respirateurs et autres pièces si précieuses au monde hospitalier. Clarisse Maurer et Tanguy De Genyveau, habitants du 18e, ont été inspirés par cette initiative. Ainsi que par l’expérience préalable du frère de Tanguy, qui a déjà fourni des visières à différents établissements hospitaliers d’Ile-de-France.
Ni une, ni deux ! Tanguy, concrétisant un projet de longue date, commande une imprimante. Le couple se lance immédiatement dans la production de visières, à partir de protocoles de fabrication en libre accès sur internet.
L’objet se compose d’un support se posant sur les tempes – la pièce à imprimer – et d’un écran plastique rigide transparent qui protège le visage. Celui-ci est découpé à partir de fournitures de bureau, de type chemises transparentes en PVC, par exemple. Le modèle serait « particulièrement avantageux pour les porteurs de lunettes, plus pratique et confortable pour eux que les lunettes de protection », d’après Tanguy. « On se sent en effet plus en sécurité », reconnait Vincent, manipulateur radio au centre hospitalier de Meaux, qui bénéficie d’un des écrans conçus par le couple. « Ils ont été validés par nos hygiénistes. On les nettoie au désinfectant et on les laisse sécher à l’air libre pour les réutiliser le lendemain. »
Les premières visières ont été offertes à des soignants de l’entourage du couple, puis à des collègues de ceux-ci qui passent commande. Tanguy et Clarisse ont publié une annonce sur la page Facebook du Collectif Paris 18, pour informer les professionnels de santé intéressés. C’est aussi par ce biais qu’ils trouvent certains des matériaux indispensables pour continuer la production, notamment les fournitures de bureau. Désormais ce sont les consommables de l’imprimante 3D qui risquent de manquer, depuis les récentes restrictions sur les ventes en ligne. Une cagnotte, via Leetchi, a également été lancée pour aider à financer cette « petite usine 3D ».
Ph. : DR